TED NUGENT: The Music Made Me Do It (2018)

À soixante dix ans, Ted Nugent a toujours une pêche d’enfer comme le démontre son dernier disque. Dès le début, ça pète des flammes avec le premier titre qui donne son nom à l’album, « The music made me do it ». Du Ted Nugent classique avec une intro en glissando de guitare, une rythmique d’acier sur un tempo carré et un solo énervé. « Where ya gonna run to get away from yourself » est encore plus rapide et sonne comme un cocktail Nugent/Scorpions avec un solo bien hard. Le speedé « Bigfundirtygroovenoize » démarre par une batterie agressive et le solo de gratte est bien digne de l’allumé de Detroit. Ted a dû s’inspirer du « Around and around » de Chuck Berry pour « I love ya too much baby » et c’est très bien. Il s’est également permis un remake de « Cat scratch fever » en changeant les paroles et le titre sur « Backstrap fever ». Après tout, c’est lui le boss et il peut faire ce qu’il veut. Il en a bien gagné le droit. « I just wanna go huntin’ » se retient bien et vante le style de vie de Ted : « I just wanna go huntin’, Makes me feel so good, I just wanna go huntin’, Try to find me in the woods » (« Je veux juste aller chasser, Cela me fait du bien, Je veux juste aller chasser, Essayez de me retrouver dans les bois »). Ted interprète « Fred Bear » avec des guitares acoustiques et la progression des accords rappelle « Shadow play » du grand Rory Gallagher. Ce morceau sympathique change agréablement de la distorsion infernale qui règne sur l’album. Pour finir, un instrumental bien envoyé clôture ce disque incandescent (« Sunrize »). Tout le monde peut donc se rassurer. Malgré son entrée dans le troisième âge et sa surdité avancée, Ted Nugent n’a rien perdu de sa hargne et son jeu de guitare est demeuré intact. Il aime toujours les armes, la chasse et les amplis qui crachent. Et surtout, il reste fidèle à sa profession de foi : « Si c’est trop fort, c’est que vous êtes trop vieux ! » Ted Nugent Fever.

Olivier Aubry